dimanche 31 août 2008

Sortez vos crayons

...

...

ha...

ha ha ha...

Ha! ha ha ha ha ha!!!

MOUAAAhahahah aha ha ha ha ha ha!

GRRROOOOUUUUUAAAAHHHHH HA HA HA HA HA HA HA HA!!!!!!!!!

AVEC ce nouvel outil, je vais pouvoir DOMINER LE MONDE!!!!!!!! ENFIN! ENFIN!!!!



(voilà l'effet que me fait mon nouveau portable que vous vous proposez d'appeler au
+91 97 67 72 45 65)

Mathieu alias: Sauron, dans ses rêves de trouver l'anneau

vendredi 29 août 2008

Krishna party

J'avais passe la matinee de dimanche dans un parc a mediter sur Bach, Beeth, Schum et Rach, prenan des pauses pour m'imbiber de ces amoureux qui ont si peu de lieux ou il n'est pas interdit de profiter de la chaleur de l'autre. Des ecritaux criaient d'ailleurs un peu partout: "It is forbidden to practice indecent activities" releguant le simple baiser a un futur enveloppe de fantasmes, mais plus ou moins eloigne. Il faisait bon de respirer un peu d'air pur, de toucher des arbres imperieux, de deambuler sans but, de flotter dans un monde ou le temps etait disparu. C'est seulement en apres-midi, a l'autre bout de Pune, dns l'enceinte de la forteresse Shaniwar Wada, qui date du 18e, qu'ils sont apparus.

Ils n'etaient pas les premiers. Les gars s'arretent regulierement pour me demander "which Country?" avec un melange touchant de courage et d'insolencequi trahissent une timidite bien naturelle, mais, je ne sais pourquoi, cette fois je pris le temps de les connaitre plus.

Il en est ainsi en voyage. Il faut savoir saisir ces moments ou on est mur, on a envie de se lancer, de prendre le risque de se denuder un peu et de rencontrer l'autre, a coups de rires un peu forces, de platitudes, de lieux communs, dans un langage laborieux et a travers maints problemes de communication, dans un processus qui mene cependant a un veritable echange qui grandit et nous forme un peu plus.

En tous cas, j'aimais bien les bouilles de Harish et Jatin, ils etaient etudiants au MBA, et j'etais sur qu'ils desiraients reellement me connaitre plutot que de se venger d'un taux de change 40/1 entre nos pays respectifs.

Ils etaient venus du nord, du Madya Pradesh (ici c'est le Maharashtra), ensemble, vivaient ensemble dans une pension, etudiaient ensemble et vendaient, pour survivre, des filtreurs d'eau ensemble.

Ils etaient dans le quartier pour assister aux festivites de Krishna, ce DIeu Hindu represente comme un jeune enfant tout bleu, auxquelles ils me concierent. Des feux d'artifices ponctuaient regulierement des celebrations demilliers de gens assmebles dans des rues bloquees encadrees par des scenes meublees de statues de l'idole, et de haut-parleurs qui crachaient de la musique disco au moins aussi forte qu'a Osheaga. Une poignee de jeunes , pres des scenes, dansaient en sautant. Les autres, c'est a dire la foule dense qui m'entourait, marchaient lentement, magasinaient ou regardaient la scene patiemment. IL parait d'ailleurs que l'anniversaire de Krishna n'est rien compare au festival de Ganesh qui s'ouvre la semaine prochaine et dure 10 jours, Ganesh ce DIeu de la prosperite qui prend la forme d'un elephant. Depuis un bon moment je remarque des cours pleines de statues de toutes grandeurs d'elephants-hommes assis en lotus, prets a etres distribues pour l'evenement majeur de Pune.

Plus tard, devant un excellent Thali a 30 Rs, j'eus l'occasion encore une fois d'entrer tete premiere en collision avec la culture hindoue. Harish, qui est "Pure Veg", ce qui veut dire pas de viande, pas d'alcool, pas de tabac, pas de drogue, et pas de sexe avant le mariage, m'expliqua, comme si c'etait une evidence et avec une touche de surprise envers ma question, qu'il etait clair dans sa tete que c'etait une chose merveilleuse que ses parents arrangent son futur mariage.

"Et l'amour?"

"Nan, ca cree plein de tensions, de problemes, et apres on ne peut plus travailler"

Comme une majorite des jeunes de son age, "reussir dans la vie" est de loin son premier objectif. Il "reussira", je crois bien. Apres tout, on cultive ce qu'on seme...

Ou il est question du the et d'allergies

D'abord, le mot Chai, ca veut dire the. Donc, au Canada, quand on veut un the avec de la Cardamome, de la canelle, du clou et du gingembre, et qu'on demande un bon the Chai, on demande un bon the the! Il faudrait plutot demander un the Masala, qui veut dire epices. (Garam Masala = melange d'epices). Masala Chai (re. l'elixir de bonheur du havre aux glaces) veut dire donc the epice.

(En passant, vous etes-vous deja exaltes sur le hasard qui fait que tant d'epices commencent par C? Je denombre comme ca a l'emportee:
curcuma
cumin
coriandre
cayenne
cari (le melange des 4 sunommes)
canelle
cardamome
clou
celeri, graine de

Deux morceaux de robot a qui ajoute a cette liste.)

Le Chai Indien contient au minimum du lait bouilli et assez riche et beaucoup (souvent trop a mon gout) de sucre. En fait ca goute pas le the si vous voulez mon avis, mais le fond de bol de cereales Pierrafeu, sans la couleur arc-en ciel et quelques dizaines de plus de degres celsius. Ceci dit, c'est tres bon. Ca c'est le Chai. Le Masala chai est pareil mais avec de la cardamome, une de mes epices preferees je pense. Ca c'est encore meilleur. Les gens le boivent dans des verres d'un ou deux onces, tres chaud. Miam.

Par contre, il ne faut pas faire l'erreur que j'ai commise aujourd'hui, de demander un the glace. Ils prennent du Nestle (= moult grammes de fructose) et rajoutent encore du sucre, puisque c'est genetique chez eux de rajouter du sucre dans du the. Ouach ouach ouach, a part si vous voulez tester votre tolerance au glucose.

Parlant de ca, j'ai une reaction atopique d'une severite terrorisante quand je suis dans ma chambre. Il se degage de l'oreiller et du matelas cette odeur si caracteristique d'humidite chronique, qui au Canada j'ai appris a craindre, mais qui ici semble la norme pour les chambres a coucher, puisque a part le Taj, j'ai eu deux en deux et dans des apparts quand meme de luxe. Imaginez chez l'habitant. Moisissures? Acariens? Les deux? En tous cas, l'autre nuit j'ai du aller marcher entre minuit et 1 heure du matin en attendant que ma dose de cheval de chlorpheniramine fasse effet, de crainte que l'inflammation-oedeme de mon pharynx atteigne une telle ampleur qu'elle empeche l'air de passer. J'ai eu le bonheur de constater par la suite qu'il etait tres facile et 4-5 fois moins cher qu'au Canada de me procurer de la Loratadine (Claritin) et j'en suis maintenant a essayer la cortisone nasale... souhaitez-moi bonne chance car sinon je devrai rejoindre la communaute qui dort sur le trottoir!

En attendant, ca me force a sortir meme quand je suis epuise, ce qui est une bonne chose dependant de l'angle qu'on adopte.

Histoire d'eau

Jours de deuil. Hier, apres 4 ans de loyaux servives presque jour pour jour, mon I Pod m'a quitte. Tel l'Anneau unique qui tomba de la poche d'Isildur, il a glisse de ma poche alors que j'etais dans un Rickshaw, et que je venais de verifier l'heure...
Je perds un de mes meilleurs amis de voyage, qui me permettait dans le moments plus durs de retrouver la musique qui me fait du bien, qui me servait a travailler ma musique, et que j'avais soigneusement nettoye pendant plusieurs heures avant de partir: toute la musique avait ete selectionnee...
En meme temps, il faut faire la part des choses. Ce qu'on voit tous les jours sur le trottoir ici permet facilement de relativiser ce drame...

Mais ce dont je veux vous parler ici, c'est l'eau, un ami bien plus precieux que le IPod.
J'ai lu dernierement sur Radio-Canada que 1 000 000 000 de bouteilles d'eau seront bues dans la prochaines annee... au Quebec seulement. 1 Milliard! Mettons que 5 ooo ooo de personnes en achetent, ca fait 200 bouteilles par personne! Selon notre media national, seulement la moitie serotn recyclees. Et le recyclage ne regle pas tout...

Quel est ce besoin imperieux de boire une eau qui a ete joliment empaquetee dans une bouteille de 500 ml? La bouteille comme telle coute beaucoup plus cher que son contenu, et est tellement nuisible... Cet engouement n'est surement pas du a la qualite, puisque beaucoup de ces marques: Dasani (Coke) Aquafina (Pepsi) offrent de l'eau empaquetee non de source. Elle vient plutot de Mississauga, ON, et il a ete demontre plus d'une fois que l'eau de Montreal est aussi bonne et goute aussi bon (avec des tests a l'aveugle. Cool non?)

Ici en Inde, heureusement tout le monde ne ressent pas le besoin de faire de meme (200 milliards de bouteilles... ouuuu) Mais j'ai du me resoudre a embarquer pour causes gastro-intestinales. Mon emerveillement devant la diversite de marque ne tarit pas, car a chaque jour il semble que j'en boive une nouvelle. J'ai du en passer au moins 15 differentes deja. Elles coutent entre 8 et 15 Rupees (20-40 sous) et je crois sont pleines d'eau municipale filtree un peu mieux. Ca fait mon bonheur, mais que de plastique...

Histoire de train

Paradoxe. Me voici dans le meilleur cafe internet (sans cafe) jusqu'a maintenant qui se trouve... sur la plateforme de la gare de Pune! Les gares ici sont des lieux nevralgiques: fourmillement continu de centaines de personnes, mendiants, vendeurs, conducteurs de Rickshaw (petits taxis a trois roues sortis directement d"un film de science-fiction) agressifs qui vous crients apres "YES SIR? RICKSHAW SIR? ROOM SIR? WHICH HOTEL SIR?" et envers qui je n'ai pas encore atteint la sagesse ultime d'etre completement non-agace, etc etc etc. J'ai eu un peu peur en arrivant ici tout a l'heure: je pensais revivre la maison des fous, pour la enieme fois depuis mon arrivee (d'ailleurs, mon application pour un portable a definitivement ete rejetee et je vais maintenant essayer avec un autre compagnie... misere) car premierement je ne pouvais pas trouver le guichet, et demander de l'aide ici est une operation qui peut mener a la folie:
"Please, where is the counter for tickets for International people?"
" Yes sir, can I help you?"
" The ticket counter..."
" Yes sir, Gate four Please."
"And where is Gate four?"
"This way sir" en pointant vaguement dans une region couvrant au moins un angle de 120 degres.
"So I go this way..."
Driiiiiiiiiiiiiiing: son maudit cellulaire qui sonne.
(Ce qui me rappelle de vous dire que ma journee hier en Med Fam n'etait pas optimale, en partie pcq le Medical Officer donnait des Antibiotiques aux patients qu'il diagnostiquait lui-meme de rhume d'origine viral, en me disant que c'etait pour l'effet psychologique, et pas n'importe quoi mais de l'azithromycine et des cephalos et tout, et en partie pcq son maudit portable sonnait a tous les 15 minutes, PAS pour des raisons importantes mais plutot su style "hey dude t'as-tu fini bientot on pourrait aller se payer un samosa...)
Un peu en perte de zenitude, je dedide de chercher moi-meme la Gate four au prix de me faire harceler par les conducteurs de Rickshaw et autres fournisseurs de services touristiques.

Plus tard, la salle de reservation et de vente de billets est un fouilli total. 24 guichets. Il faut
1- Obtenir une feuille de reservation sur laquelle on ecrit son nom, la date du voyage, les stations et les nos et noms des trains
2- Si on ne sait pas par coeur tout l'horaire ferroviaire indien (comme un personnage adorable de je ne sais plus quel roman) il faut aller au guichet "Inquiries" pour avoir de l'aide a ce sujet, et en meme temps le gentil fonctionnaire verifie la disponibilite des sieges-couchettes (Pune-Kolkata: 34 heures)
Ici, laissez-moi specifier que le concept de file est purement occidental. Ici on se pousse, et c'est celui qui le premier parvient a pousser sa main dans le petit rond a travers la vitre qui gagne! Dans la file, les gens s'accotent dans votre dos. Il fait chaud. Ca pue. C'est capote.
Passees ces deux etapes, il faut refaire une 3e fois la file pour obtenir et payer les billets. Et... TADAM!! J'ai en ma possession trois superbes bebes qui me permettront de parcourir Pune-Kolkata-Delhi-Bangalore. Un coup d'oeil a votre atlas familial ou une connaissance au-dessus de la moyenne de votre geographie indienne vous montre que cet itineraire est mongol. Des milliers de km. 94 heures de train. Une croix qui couvre l'Inde d'Ouest a l'est au Nord au Sud. Le tout pour... 35$ CA. AU TOTAL! Donc 12 $ par billet...
PS. Les trains sont pleins depuis longtemps pour cette classe (il y a des billets plus chers qui vous permettent de payer pour plein de desagrements comme l'air climatise, des fenetres barrees et ce maudit sentiment de profiter d'un taux de change ridicule, wouach) mais le gouvernement garde en reserve des billets pour les voyageurs internationaux. Une bonne main d'applaudissements!

samedi 23 août 2008

Le mystere du mobile indien

On trouve ici des gens qui possedent peu. Mais en general ils ont un sari ou un pantalon et une chemise... et un cellulaire. Je pense que le portable doit venir en 2e place, avant les sandales (et beaucoup vont pieds nus) et la nourriture.

La surprise de l'Indien est donc considerable quand il comprend que je n'en possede pas. Et decuplee quand je l'assure que je ne suis pas seul au Quebec, mais que beaucoup d'entre nous n'en ont pas (en fait la majorite je crois bien... jusqu'a maintenant, Ils nous auront surement a l'usure.)

Pour ceux qui ont affaire a moi: medecins, hotes, promoteurs, cette surprise est aussitot remplacee par un brin d'irritation. Comment me rejoindront-ils? Et si les plans changent? Et comment les rejoindrai-je moi? Parce que evidemment qui dit epidemie de cellulaire dit pas de systeme telephonique public developpe. Je me suis fait refuse sechement d'utiliser le telephone traditionnel dans un petit magasin. C'etait plutot desagreable.

Tous m'assuraient qu'il me serait d'une facilite enfantine de m'equipper. De dire Dr. Wadia: You close your eyes, put up your hand and there you have a mobile shop in India.

Ha ha ha

D'abord, avant le travail c'est ferme. Ensuite, quand je reviens, une panne d'electricite de deux heures vient bloquer le processus. Une autre fois je trouve un magasin et achete l'instrument. Mais deception: il faut aller ailleurs pour obtenir une carte SIM. Ou? Oh, on Doli Patil Road.

La-bas, je dechante serieusement. Car il faut, pour la carte SIM, une photocopie du passeport, une photo passeport, et une preuve d'adresse indienne... 3 magasins me confirment le tout. Je reste un peu bouche bee quand Jehangir s'etonne que j'eprouve de la difficulte avec cette mission, et je me sens comme un enfant qui ne comprend pas vite comment quelque chose marche.

Eventuellement j'obtiens une lettre attestant mon travail au KEM Hospital et obtient l'objet a ce point devenu mythique.

Voici donc le numero magique: 91 97 67 49 24 99.
C'est gratuit pour moi de recevoir.

A bientot pour moins de chialage et plus d'emerveillement

24 août
Addendum
Mon téléphone est malheureusement déconnecté...
Mais je vous tiens au courant!
À bientôt
Mathieu

Il y a de cela bien bien longtemps...

La femme au comptoir de Continental Airlines etait du type professionnelle, cheveux frises courts, 45 ans, lasse mais preservant bravement une dignite qui, faute de charme, de gloire ou de sensations fortes, lui permettait d'assister les clients avec toute sa competence. J'avais peu attendu, j'etais 2h30 d'avance et pour un vol a New York, ca vous mene avant la cohue principale. Quand ce fut mon tour, elle me surprit avec une question insolite: combien de temps j'avais avant mon prochain vol. Peu. 1h environ. Mais bon, au pire, je courrai dans les corridors interminables, je paniquerai, et j'arriverai bien a temps pour mon depart vers l'Inde. C'est toujours pareil.

Elle n'est pas convaincu: le vol pour New York a 3 heures de retard a cause d'une tempete qui sevit depuis 2 jours sur Newark.

Machoire qui tombe.

Panique qui cherche a s'installer.

Niagara d'Adrenaline.

Puis, acceptation. Ce voyage avait pourtant si bien debute. La route de Villeray a Trudeau avait ete agreable et depuis les 10 minutes que j'etais a l'interieur je n'avais pas encore perdu ni moi ni mon passeport.

Mais bon, si la vie le veut ainsi...

J'en etais donc a la 5e phase du deuil quand j'entends les mots Air France et Other Flight.

Reprise d'espoir.

J'ai du passer 30 minutes au comptoir. La file derriere s'allongeait dangereusement, les gens me lancaient des regards courrouces et je ne savais pas s'il valait mieux leur annoncer tout de suite qu'ils n'allaient peut-etre meme pas arriver a bon port. Mais au bout du compte, je suis parti tout heureux pour Paris.

La-bas, je suis sorti de l'avion rapidement car j'avais peu de temps pour le transfert. Zut, j'ai oublie mon livre. Attente que tout le monde sorte du Boeing 747. Mon livre etait sous l'oreiller. Bon, la il faudra courir. Mais ou est mon passeport?

??

Rush d'Adrenaline sans rapport avec celui de la veille. Ca va vraiment etre la merde. Mais ou peut-il etre? Ouf, SOUS le coussin du siege...

La course jusqu'au terminal C a partir du F fut d'autant plus stressante qu'il fallait aussi que je paie 10 euros pour une carte d'appel pour annoncer a l'Inde mon changement de vol et d'horaire...

Bah, j'ai eu un autre 9h de vol pour m'en remettre...

mercredi 20 août 2008

Pune ça pue

Ouais. 5 jours. En voyage, 5 jours, c'est une éternité. C'est des milliers de nouvelles images. Des dizaines de nouvelles rencontres. Des joies, des stress, des peurs, des adaptations, des diarrhées, plein de repas indiens!!

Le premier concert a bien été. Yamaha 9 pieds. Salle pleine. Réception mondaine très mondaine. Rencontre avec le consul canadien de Mumbai, Gary Luton. Qui me dit que le nouveau haut commissaire à Delhi (= l'ambassadeur) est un Québecois, qu'il adore la musique et hop quelque chose d'autre à faire dans les 48 heures à Delhi... Mais ça c'est pas pour tout de suite. Rester au présent, rester au présent...

En parlant de Canada, le compteur d'objets oubliés est à deux car je n'ai pas apporté mon fil pour télécharger mes photos de ma caméra en plus de mes anti-histaminiques de 2e generation (bon j'en ai au moins plein de la premiere pcq la pollution, la moisissure et moi, ça fait atchou pas mal)... bien sûr je travaille pour résoudre ce pépin (celui du fil) mais n'allez pas vous imaginer que je peux faire ça en criant lapin, c'est un peu l'enfer ici quand on cherche qqchose de particulier (comme vous le lirez dans une nouvelle à venir: le mystère du mobile indien; oui oui vous avez bien lu! moi un mobile...) Quand on ne cherche pas, tout est là, mais dès qu'on en a besoin... (enfin vous lirez. Un jour.)

En attendant, le but de tout ça, c'est que je ne peux vous montrer une photo de ce merveilleux Jehangir Batiwala, si vous voulez mon pilier ici, celui qui m'a aidé à organiser tout ça. Eh bien il a la tête de Stephen Harper, c'est merveilleux car si je m'ennuie trop dans une soirée mondaine lors d'un bon souper Parsi comme on n'en fait plus, je peux juste penser aux deux mots: casque playmobile et je me marre tellement secrètement que me voilà tout réveillé!

J'espère bien vous partager ça dans un futur pas trop éloigné. Vous en pleureurez de rire sur votre clavier, ruinerez votre tour PC et du coup serez pris pour vous acheter un MAC. Chanceux.

Aujourd'hui j'ai vu ma première opération pour cataractes... c'est incroyable quand même qu'puisse retirer un cristallin comme ça! Je pense que mon désir de devenir ophtalmo est passé de 0 à 0,2 % c'est vous dire. Mais c'était fascinant, sans rire.

Vous savez, j'aimerais tant vous écrire doucement d'un petit café internet tranquille avec vue sur la forêt et une tisane en mains, mais ici les Web cafés sont des placards pas de fenêtres remplis de voisins dont une belge qui parle depuis une heure à sa mère et lui explique qu'elle devrait faire ViPassana... elle parle très fort...

Alors j'essaie de vous en dire le plus possible rapidement pour me sauver, mais au moins maintenant vous avez des accents.

Le régime présent rappelle le Kenya. VUS pendant une heure pour se rendre de Pune, la ville ou (je trouve pas le u grave) je suis pour le prochain mois, à Vadu, petit village campagnard indien. Même décor de terre, de béton et de publicité de mobiles, mêmes bâtisses en béton, mêmes slums faites de tôle, de carton, de paille, de drap, de misère mais aussi de sourires, mêmes odeurs de déchets, d'urine, de diesel, de snack food qui frit sur le bord du chemin...

En clinique externe après l'opération, Dr. Samir expédiait les patients à un rythme difficilement imaginable. Il faut dire qu'ils étaient là par dizaines. Il fait le travail de l'optométriste, il prescrit les lunettes, ce qui même en accélérant le processus à la limite de l'explosion spatio-temporelle prend un bon 10 minutes. Trop long quand il y a encore une salle d'attente pleine et que la navette de retour en ville part dans une demi-heure...

Inutile de vous spécifier qu'il était peu joyeux lorsque la panne de courant de 20 minutes est arrivée, obligeant les patients installer sur les machines à figer comme s'ils faisaient parti de improveverywhere.com. C'est la génératrice qui est supposée prévenir les pannes qui a lâché. Le courant lui, est au mieux alternatif. En effet, cette " mousson " est si sèche dans la région que les niveaux des barrages sont trop bas...

Pune... Quand même la 11e ville d'Inde, 5 000 000 d'habitants. Un melting pot étourdissant. Un pollution aérienne et sonore qui testent mon côté zen. Mais lentement je découvre les petits coins de refuge, il y en a toujours, et mon appart est plus que parfait, avec balcon sur un petit parc et plein de tranquilité pour réfléchir sur la vie...

Avez-vous vu le brésilien pleurer quand il a gagné le 50m nage libre (l'homme-poisson le plus rapide au monde, l'équivalent du 100 mètres à la course)? C'était vraiment émouvant. Il pleurait encore quand il a fini le tour de la piscine du vainqueur...

Bon, je divague.

À bientôt, je devrais vous donner des nouvelles régulières,

Math

samedi 16 août 2008

I'm a doctor

Pas moi.

Le gars qui etait assis a ma table ce soir a 23h30 quand, apres avoir bien travaille, je cherchais avec confiance un endroit pour m'adonner a mon sport indien favori: manger. Comme mon petit vege etait ferme, j'ai du repartir a l'aventure, qui n'a dure que 5 minutes (on est quand meme a Mumbai) avant que je tombe sur un petit "joint" dont les employes etaient tous habilles de mongues tuniques blanches , de petit bonnet blanc et arboraient de longues barbes brousailleuses. (Des musulmans je dirais.) Check list:
1- Air climatise? Negatif
2- Foule locale? Positif
3- Touristes? Negatif
4- Intuition generale et energie? Excellent

Parfait.

Je rentre donc et saisis la seule table de libre. Le menu me montre que contrairement a hier, ce restaurant est le paradis de la viande: poulet, mouton, et cerveau (de mouton? non-specifie) sont a l'honneur. Bon. Va pour du mouton Byriani.

Je vais me laver les mains et a mon retour trouve ma table (petite soit dit en passant) peuplee de deux convives supplementaires. Je suis plutot enchante: de la compagnie. La discussion est penible. Certains disent que les Indiens ont le pire accent anglais au monde. Ca, c'est quand ils parlent anglais. Deja que je ne suis pas fort fort pour comprendre le britannique. Mais la c'est un autre niveau de difficulte. Toujours est-il que je demande au quidam de gauche quel est son metier, et lui de repondre: I'm a doctor. Haaaaaaa...

Yes. Do you know Ayurvedic? I'm a doctor in an Ayurvedic Hospital.

Haaaaaaaaa...

La vie etait tres douce pendant les moments suivants. Quel meilleur moyen d'apprecier son moution qu'en tentant de communiquer courageusement avec un professionel Mumbaien des massages, herbes, yoga et autres traitements alternatifs?

Il me declare d'ailleurs, non sans une certaine fierte: western medicine has no treatment for Psoriasis (ainsi que quelques autres maladies dont je n'ai pu comprendre le nom): we do.

Et vlan dans les dents.

Bon. Si vous voulez vraiment tout savoir, j'ai aussi mange de la nourriture du Gujarat, un etat au nord-ouest de l'Inde. Mais si je vous dit a quel point c'etait bon, vous ne me croirez pas. C'tait avec Parvesh, dont je vous parle une autre fois, car mon dejeuner est servi et j'ai hate d'aller me recoucher.

A plus
Mathieu

Taj raving

Je n'en finis plus d'etre emerveille par la beaute de ce lieu. Bien sur, tout ce luxe est scandaleux, et je ne me sens pas vraiment a l'aise ici, comme en temoigne cette presente nuit d'insomnie qui finalement me mene a ecrire a 6h30 du matin en attendant le dejeuner. Les oreillers sont trop gros, il y a trop de teles enormes aux ecrans plats (il y en a deux, c'est donc 2 de trop) , et je me suis eventuellement esclaffe de rire devant l'absurde situation de revenir dans ma chambre pour trouver mes articles de toilettes cordes comme pour faire une oeuvre d'art. MAIS: le batiment est hallucinant. Bati en 1903 par la famille Tata (!), un clan Parsi qui est encore parmi les plus riches familles d'Inde, l'histoire dit que le Taj Mahal Hotel est une reaction pour le moins forte a un refus qu'a essuye Mr. Tata de dormir dans un hotel anglais au 19e siecle sous pretexte qu'il etait un "native". C'est veritablement un chateau, avec des couloirs remplis d'oeuvres d'art superbes et des escaliers dignes de Hogwarts. Je n'en finis plus de decouvrir de nouveaux recoins tous plus beaux les uns que les autres. En gros j'ai l'impression de dormir dans un musee. (Quand je reussis a dormir.)

jeudi 14 août 2008

Mumbai la magnifique

Mmmmhh...
Enfin, je sais c'est quoi un Dosa. C'est comme une crepe, assez grande, qu'on remplit avec ce qu'on veut (ici un melange de legumes - patates oignons etc - ) et qu'on garnit de deux sauces, une au yogourt devenu vert avec les epices et l'autre rouge, les deux toutes aussi delicieuses que vous pouvez imaginer...

Ce n'est pas pour rien que l'Inde est souvent citee comme l'endroit ou les gens ont vraiment compris comment utiliser des epices. C'est probablement parce que c'est vrai...

Aujourd'hui j'ai demenage d'un appartement qui m'etait prete par une riche amie parsi de la non moins riche et non moins parsi organisatrice de mon recital. Elle n'etait pas la, c'est une guest house, ce qui veut dire que j'etais seul. Ou presque. Avec les deux bonnes. Une qui est la 24/24, l'autre qui vient le jour. Ce qui voulait dire que je n'avais pas acces a la cuisine, ni au salon le soir car la bonne dormait par terre... autant dire que je vivais dans la chambre les quelques instants que j'etais present. Fort confortable d'ailleurs. (Avez-vous deja dormi sur une vrai futon super sur? Le paradis du reveur...)
Je suis donc descendu comme si de rien n'etait au Taj Mahal Hotel. Ce n'est pas grand chose, a peine l'hotel le mieux cote au monde...
Le taxi n'avait pas eteint le moteur qu'un majordome me saluait d'un "Good day Sir" bien senti. En entrant, je me suis fait accueillir par un autre valet, qui m'a mene a la reception. La on m'a fait asseoir pour me souhaiter la bienvenue. Ensuite, le manager est venu me serrer la main d'une cordialite qui aurait pu paraitre forcee a l'observateur concentre sur ce genre de choses. Je me suis fait escorter jusqu'a ma chambre ou on m'a fait asseoir pour me poser quelques questions du genre: quel journal desirez vous demain matin?
Ensuite un autre quidam vetu d'un costume est venu, lui aussi arborant un sourire qui aurait eu sa place dans The Dark Night, pour m'expliquer les Room Features. Partout des complimentary wine bottle, plates with nuts and fancy chocolates, et aussi en m'offrant du jus fraichement presse, deux verres en fait, un au melon et l'autre a l'ananas. J'ai bien sur pris des photos pour prouver mes dires.

Pris de vagues nausees, je me suis sauve aussitot que j'ai pu (car deux autres personnes sont encore passes me voir, dont le gars avec ma valise - et moi toujours de me demander:: je tippe qui la-dedans? tous?) de cet univers guinde et malheureusement conditionne (car dans le fond, on dort bien dans l'humidite Mumbaienne, quand la temperature reste sous 30 degres) pour retrouver avec plaisir la foule grouillante de la rue. Affame, j'ai erre peu de temps avant de denicher un petit bijou de restaurant ou j'ai mange mon premier Dosa du voyage. Mais ca vous le savez deja.

Sinon, je pratique je pratique et je dors. J'aurai plus de temps pour flaner apres le recital. J'ai reserve des billets pour le concert de Zubin Mehta et le Philharmonique d'Israel, en octobre avant mon retour. Le voyage a ete palpitant, je me reserve ce conte pour plus tard. Je me sens vraiment bien ici... en tous cas jusqu'a maintenant. Le concert est samedi soir, demain je donne 4 heures de masterclasses, et j'ai deja hate au prochain repas.

Aurevoir, et a bientot (prononce avec la meme voix que le gars qui racontait les bouts historiques a la fin des Cites d'Or)

Mathieu

lundi 11 août 2008

La veille du départ

Bon dimanche soir.
Je pars demain pour un périple de deux mois en Inde. 
En IndeS.
Car d'un côté je naviguerai le monde "jet set" du pianiste de concert: hotel payé, salles climatisées, grandes villes, master classes, etc.
De l'autre, la médecine rurale. Pauvreté, chaleur, odeurs, couleurs, malheur, bonheur...
Le monde aseptisé vs le royaume de la bactérie.
Le monde dans lequel je suis stressé mais où je dois toujours sourire vs l'autre monde dans lequel je sais encore si peu, où je peux ne pas sourire, mais, d'une certaine façon, que je trouve plus calme...
J'espère avoir plein d'histoires à vous raconter.

À bientôt!

Mathieu