J'avais passe la matinee de dimanche dans un parc a mediter sur Bach, Beeth, Schum et Rach, prenan des pauses pour m'imbiber de ces amoureux qui ont si peu de lieux ou il n'est pas interdit de profiter de la chaleur de l'autre. Des ecritaux criaient d'ailleurs un peu partout: "It is forbidden to practice indecent activities" releguant le simple baiser a un futur enveloppe de fantasmes, mais plus ou moins eloigne. Il faisait bon de respirer un peu d'air pur, de toucher des arbres imperieux, de deambuler sans but, de flotter dans un monde ou le temps etait disparu. C'est seulement en apres-midi, a l'autre bout de Pune, dns l'enceinte de la forteresse Shaniwar Wada, qui date du 18e, qu'ils sont apparus.
Ils n'etaient pas les premiers. Les gars s'arretent regulierement pour me demander "which Country?" avec un melange touchant de courage et d'insolencequi trahissent une timidite bien naturelle, mais, je ne sais pourquoi, cette fois je pris le temps de les connaitre plus.
Il en est ainsi en voyage. Il faut savoir saisir ces moments ou on est mur, on a envie de se lancer, de prendre le risque de se denuder un peu et de rencontrer l'autre, a coups de rires un peu forces, de platitudes, de lieux communs, dans un langage laborieux et a travers maints problemes de communication, dans un processus qui mene cependant a un veritable echange qui grandit et nous forme un peu plus.
En tous cas, j'aimais bien les bouilles de Harish et Jatin, ils etaient etudiants au MBA, et j'etais sur qu'ils desiraients reellement me connaitre plutot que de se venger d'un taux de change 40/1 entre nos pays respectifs.
Ils etaient venus du nord, du Madya Pradesh (ici c'est le Maharashtra), ensemble, vivaient ensemble dans une pension, etudiaient ensemble et vendaient, pour survivre, des filtreurs d'eau ensemble.
Ils etaient dans le quartier pour assister aux festivites de Krishna, ce DIeu Hindu represente comme un jeune enfant tout bleu, auxquelles ils me concierent. Des feux d'artifices ponctuaient regulierement des celebrations demilliers de gens assmebles dans des rues bloquees encadrees par des scenes meublees de statues de l'idole, et de haut-parleurs qui crachaient de la musique disco au moins aussi forte qu'a Osheaga. Une poignee de jeunes , pres des scenes, dansaient en sautant. Les autres, c'est a dire la foule dense qui m'entourait, marchaient lentement, magasinaient ou regardaient la scene patiemment. IL parait d'ailleurs que l'anniversaire de Krishna n'est rien compare au festival de Ganesh qui s'ouvre la semaine prochaine et dure 10 jours, Ganesh ce DIeu de la prosperite qui prend la forme d'un elephant. Depuis un bon moment je remarque des cours pleines de statues de toutes grandeurs d'elephants-hommes assis en lotus, prets a etres distribues pour l'evenement majeur de Pune.
Plus tard, devant un excellent Thali a 30 Rs, j'eus l'occasion encore une fois d'entrer tete premiere en collision avec la culture hindoue. Harish, qui est "Pure Veg", ce qui veut dire pas de viande, pas d'alcool, pas de tabac, pas de drogue, et pas de sexe avant le mariage, m'expliqua, comme si c'etait une evidence et avec une touche de surprise envers ma question, qu'il etait clair dans sa tete que c'etait une chose merveilleuse que ses parents arrangent son futur mariage.
"Et l'amour?"
"Nan, ca cree plein de tensions, de problemes, et apres on ne peut plus travailler"
Comme une majorite des jeunes de son age, "reussir dans la vie" est de loin son premier objectif. Il "reussira", je crois bien. Apres tout, on cultive ce qu'on seme...
vendredi 29 août 2008
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1 commentaire:
«Réussir dans la vie», «jeunesse disciplinée» (en passant, je souhaite déposer au registre un enthousiaste «three thumbs up» pour les «libellés» des billets de ce blogue)...
Tout de suite ont afflué à mon esprit les images d'un superbe film (ben oui, quoi d'autre...) de Satyajit Ray—«L'adversaire» (Pratidwandi).
Un ex-étudiant en médecine (...) qui tente de trouver sa place, son chemin dans l'Inde tourmentée du début des années 1970.
Très chaudement recommandé. À mon avis, c'est encore meilleur que la trilogie d'Apu (qui semble malheureusement être tout ce dont on se souvient de Satyajit Ray aujourd'hui—si même on n'a pas carrément oublié son nom...)
Mes chaleureuses (et moites—c'est que c'est redevenu humide, à Montréal...) salutations, Mathieu!
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