dimanche 7 juillet 2013

ImPressions

ImPressions 

Comme passer d'un système qui respire, à basse pression, à un système saturé, à haute pression:
pression de cette odeur que je n'ai sentie qu'ici: forte, musquée, épicée, humide, malgré tour agréable et qui fait ressurgir toutes sortes d'émotions enfouies il y a cinq ans. À ma bonne surprise des émotions agréables...

La pression du bruit des Klaxons et des sifflets et des cris incessants. Celle des innombrables voitures, motos, rickshaws, vélos, piétons...

Et aussi, comme l'envers de cette arrivée au paradis, la pression de refaire face à cette monstrueuse inéquité, ces bidon-ville, ces gens habillés en guenilles dans les rues. 

Mon cerveau, mariné dans ces sensations, me murmure: 

bienvenue en Inde. 

Le retour

Mumbai, 7 juillet, 00h38
Montréal, 6 juillet, 15h08

De retour en Inde pour une dizaine de jours, à l'invitation de mon ami et collègue Parvesh Java, pour jouer de la musique de chambre, le Carnaval des Animaux, des arrangements de Bach et de Mozart pour 3 pianos, et juger le concours de piano annuel et donner une masterclass. Nous vivons dans une étrange période de l'activité humaine, où je peux entrer dans un tube avec deux immenses bras pour 14h et en sortir dans un autre univers, mais tout de même communiquer avec mon amoureuse à l'autre bout du monde en temps réel.

J'en profite pour retrouver, pour un moment, la vie de camp musical qui m'était si chère: vivre avec des musiciens toute la journée, n'avoir rien à faire que pratiquer et manger, et jouer des concerts, rencontrer des nouvelles personnes aux 4 heures, travailler en groupe pour un but commun.

Évidemment, la vie ici est toujours aussi déstabilisante, cf mon projet post.

Mais quelle chance, vraiment, et quel bonheur.

Quoique présentement il semble qu'il fait aussi chaud à Montréal qu'ici!!


vendredi 10 octobre 2008

sprint final

De retour a Mumbai la magnifique pour 2 jours intenses d'Inde avant le depart pour Montreal la merveilleuse. Les derniers concerts a Mysore et Panjim (Goa) furent tres satisfaisant, surtout Panaji avec son piano Steinway D (le meilleur au monde) flambant neuf et sa salle de concert arborant une acoustique superbe. Il faut dire que la possibilite d'aller se prelasser sur des plages paradisiaques pre et post concert n'est pas negligeable. De nombreux coups de soleil temoignent d'une douce affection pour la longue baignade en eau salee...

A venir dans les prochaines 48 heures, deux concerts avec Zubin Mehta et le philharmonique d'Israel, ainsi que Placido Domingo.

Au revoir,

Mathieu

dimanche 5 octobre 2008

Notre poete a nous

Richard Desjardins

Lettre ouverte

Journal de Montréal27/09/2008 08h43Richard Desjardins© Le Journal

À moins de cataclysme, les conservateurs vont sortir majoritaires aux élections. C'est l'arrivée sur la plage d'une lame de fond qui se prépare depuis longtemps. De longues années, les libéraux ont pu gouverner sans l'Ouest, jusqu'à en devenir arrogants pour tous. Le scandale des commandites en est l'illustration précise. On dirait que la population juge qu'ils n'ont pas été assez punis. Et ce n'est pas l'arrivée d'un scout vertueux à leur tête qui va changer quelque chose. Sa loi sur la clarté, il va la payer. Aujourd'hui, il n'y a pas encore une seule pancarte libérale à Rouyn-Noranda.On aime ça, nous, des «chefs», des «quelqu'un-qui-sait-où-c'qui-s'enva». Alors là, on va être servis. Harper va évidemment faire le plein des voix chez lui, dans l'Ouest, et ramasser les votes de droite de l'Est du pays qui se terrent dans tous les partis. Ceux qui sont tannés d'entendre parler «social, environnemental, culturel» et qui se sentaient un peu coincés dans cette gang de sciences humaines pas d'maths, eh bien, ils vont se défouler. (En fait, tout a commencé avec la publication du fameux code de vie d'Hérouxville qui interdit la lapidation des femmes adultères mais ne semble pas proscrire l'inceste. Ni les coupes à blanc, ni les mégaporcheries.)Aujourd'hui, ce qu'on veut, c'est de l'économique vaporisée d'eau bénite! Vous les avez vus émerger dans la campagne électorale, ce monseigneur, ce cardinal, aux prises avec d'innombrables dossiers de pédophilie dans le placard et qui prétendent vouloir régenter les règles sexuelles du bon peuple? Encore la semaine passée, sur le portail Internet de l'Archevêché de Montréal, il était écrit à la rubrique de la pensée du jour: «Le silence est le plus beau bijou de la femme, mais elle ne le porte pas souvent.»Le phénomène est d'ailleurs répandu dans à peu près tout l'Occident. Les Italiens ont élu Berlusconi, une crapule financière notoire, propriétaire de chaînes de télé majeures. Le nouveau président français Sarkozy est devenu le caniche du pape et festoie ouvertement avec les richissimes de son pays. Il appelle son mouvement la «droite décomplexée».Et la droite décomplexée, ça sort la strap. Ça met en prison pour la vie des kids de quatorze ans qui ont perdu la tête à un moment donné. Ça laisse un ressortissant juvénile canadien se faire juger en cour martiale américaine à Guantanamo. On a senti la virulence de cette droite dans l'affaire des «Artisses». Alors qu'il sait très bien que 80% des artistes ne gagnent pas 20 000 $ par année, Harper continue de justifier sa coupure de 45 millions en affirmant qu'il n'a pas à payer des robes de gala. Or, ce sont des écoles de formation - multiplicatrices de jobs - qui passent à la trappe. Mais varger sur ce petit groupe bruyant et qui ne votera jamais pour lui, c'est winner, ça permet d'aller chercher ces précieux votes qui lui manquent pour obtenir la majorité et aussi, ça fait oublier qu'au même moment où sa ministre faisait la job de bras dans les subventions, il achetait des hélicoptères militaires (292 M$) pour continuer sa guerre dont la majorité de la population ne veut pas.Au fait, on n'en parle plus beaucoup de la guerre en Afghanistan. J'aurais une question comme ça en passant: Si la mission est d'aller rétablir la démocratie là-bas, pourquoi on n'attaque pas le Soudan, le Zimbabwe, l'Arabie saoudite, la Birmanie, la Chine et la Russie?Soyons sérieux. Parlons d'économie maintenant puisqu'on arrive en fin de campagne. Parce qu'au fond, comme j'ai entendu dire cette semaine, ce n'est pas l'environnement qu'on veut réellement sauver, mais les jobs.Comme si ces réalités n'étaient pas reliées. Pour simple exemple, l'extraction massive du pétrole bitumineux d'Alberta acidifie tout le territoire canadien à l'est. De cela, pas un mot. Des jobs, des jobs, tousuite pis là. J'ai fait une tournée cet été au Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord: alumineries, papetières, grosses scieries, mines de fer, puis chez moi, fonderie de cuivre. La presque totalité de ces entreprises sont désormais sous contrôle étranger. À Fermont, ce sont des Indiens qui engrangent un million par jour de profit. Pas des Indiens de Betsiamites, des Indiens des Indes. À Rouyn-Noranda, ce sont des intérêts suisses allemands qui ronnent la bizness. Tout ce qui reste de ressources naturelles est américain. Sauf l'Hydro. Fiou! Thank you René.Et quand profit il y a, la porte de l'évasion fiscale reste grande ouverte: des montants astronomiques, dont une seule miette récupérée suffirait à maintenir de très bons budgets culturels! Cette grande dépossession généralisée devrait pourtant constituer le coeur du débat électoral canadien. On dirait que tous les chefs de parti ont l'air sonnés devant le phénomène. Et moi aussi.Plus Bush que Bush, Harper, majoritaire, va légiférer sans cesse en fonction de ses intérêts immédiats: ceux de la Chambre de commerce du pétrole de Calgary. Bloquons lui la route et construisons la nôtre. Malgré le PQ, complètement perdu dans son suicide.Il se présente à Val-d'Or, ce Harper, lundi soir à 17 heures, au Forestel. J'invite toute la population de la région à lui barrer le chemin. Pour la première fois.

vendredi 3 octobre 2008

Histoires de train

Sur la plate-forme de la station de Bangalore, le train pour Mysore est en retard. L'impatience de la foule parait seulement lorsque le train entre en gare: les gens se poussent, accrochent les poignees des portes meme si le monstre d'acier n'a pas totalement termine son arret. Puis, on assiste au plus beau phenomene d'entonnoir humain imaginable. Tout pres, un homme engeule sa femme sans menagement parce qu'elle essaie desesperement de se frayer un chemin dans le wagon no. 3 alors qu'ils ont un ticket pour le 8. Normalement les trains se positionnent d'une facon previsible. Celui-ci a rate son coup de 5 wagons, creant ainsi une superbe cohue.

D'une position strategique en retrait, on se demande s'il va falloir passer son tour. Surement il ne restera plus de place, malgre une reservation en bonne et due forme. Pourtant, quand finalement on parvient a atteindre son siege, on s'apercoit qu'il y a encore tout plein de place!

La fille assise en face, accompagnee de ses parents, partage un bon rire. "Indians are very indisciplined. Too many of us" dit-elle joyeusement. Sa famille vit a Chennai et vient a Mysore visiter la famille. Ils sont chretiens, comme beaucoup d'Indiens meridionaux. Ils sont tres sympathiques, rieurs, et genereux. Aussitot que le train quitte la gare, ils demandent si on a mange, pour immediatement offrir un des trois diners qu'ils ont achete a la gare. La joie d'accepter est bonifiee par le succulent chutney a la noix de coco que la mere a apporte dans ses bagages.

Parlant de noix de coco, a-t-il ete dit sur ce blog que l'eau de coco, qui dort dans l'enorme fruit, enfermee dans sa grotte secrete, jusqu'au moment ou d'agiles et impatients vendeurs la decapite de grands coups de machette, est un des grands grands plaisirs de ce voyage. C'est rafraichissant, doux, legerement sucre, desalterant, amusant a boire car on se prend une minute pour tarzan, avec cet enorme objet dans les mains. On sent litteralement la sante nous envahir avec chaque gorgee.

La nuit d'avant, autre train, de Pune a Bangalore. Les trains sont merveilleux. Ce roulement reconfortant, qui ne donne jamais mal au coeur. L'inexorabilite des rails. Et la communaute. Un des acteurs les plus importants de ce spectacle est le vendeur de the, clone en plusieurs exemplaires. Transportant un gros thermos d'eau chaude auquel a ete ajoute un peu de lait et beaucoup de sucre, un sac de petites tasses de carton d'environ 100 ml et des sachets de the, ils se promenent l'un apres l'autre dans les wagons en criant d'une voix tres nasillarde et assez forte: Chaaaaaaiiiiiiiii, coooooffeeeeee, chaaaaaaiiiiiiiii.

Si l'on n'a pas consomme pendant un lapse de temps juge trop long (de 1 a 3 heures), ils s'arretent, vous devisagent en criant plus fort chaaaaaiiiii (d'un vois tres nasillarde).

Ils rythment la vie du train. Quand on ne les entend plus, c'est l'heure de dormir. Quand on les reentend, c'est qu'ils vous ont reveille. Ils n'ont jamais de change (comme d'ailleurs les rickshaws) et accueillent votre billet de 50 Rs avec un long soupir de martyr, au passage vous suggerant d'en acheter 10 tasses a 5 Rs.

Sur le train Pune-Bangalore, un couple dans la quarantaine, une jeune etudiante en soins infirmiers et un sympathique tibetain completent l'espace a partager durant environ 24 heures. Encore une fois, partage, sourires timides, questions naives, decouverte de l'etranger. Toujours a recommencer, mais toujours nouveau. La jeune femme offre des chapatis faits par sa mere. Ce sont des crepes epaisses de farine de ble sans levain. Delicieux. L'occasion de lui donner un coup de main se presente a l'arrivee, car il faut traverser une haute passerelle pour rejoindre la gare. Je lui sers donc de Coolie, pendant qu'un vrai coolie s'occupe de mon elephantesque valise...

Quant aux mendiants, ils sont partout, toujours, sous de multiples formes. Dans le train, on a l'enfant bleme les yeux vitreux, en guenilles, qui a quatre pattes sur le plancher infect (ou on trouve coquerelles ET rats) balaient les dechets des passageurs et au passage demandent l'aumone. On a la femme qui distribue des papiers disant qu'elle est en pelerinage pour un Guru X. On a les enfants qui font des acrobaties de cirque et se ruinent le dos. On a les mutiles de toutes sortes, plus de mains, plus de jambes, plus d'yeux, ou un melange de ces choix.

Curieusement, on a aussi des femmes tres sexy, genre prostituees, qui extremement agressivement tapent fort dans leurs mains, vous accrochent les bras, vous tirent les cheveux, frappent meme parfois certains passagers (toujours les hommes), arborant un air de "comme on ass hole, give me something, I know you're a bastard". C'est vraiment bizarre.

Puis, le comble de l'etrange, considerant qu'on est en Inde, sont ces memes femmes mais travesties. Des hommes en Saree quoi.



mercredi 1 octobre 2008

Precher aux sympathisants...

Un site qui pourrait changer votre vie: http://www.whatisstephenharperreading.ca/
Merci a Yann Martel, un vrai heros contemporain, un mystique, un illumine, un idealiste.

Aussi:

MARGARET ATWOOD
From Thursday's Globe and MailSeptember 24, 2008 at 11:00 PM EDT
What sort of country do we want to live in? What sort of country do we already live in? What do we like? Who are we?At present, we are a very creative country. For decades, we've been punching above our weight on the world stage - in writing, in popular music and in many other fields.Canada was once a cultural void on the world map, now it's a force. In addition, the arts are a large segment of our economy: The Conference Board estimates Canada's cultural sector generated $46-billion, or 3.8 per cent of Canada's GDP, in 2007. And, according to the Canada Council, in 2003-2004, the sector accounted for an "estimated 600,000 jobs (roughly the same as agriculture, forestry, fishing, mining, oil & gas and utilities combined)."But we've just been sent a signal by Prime Minister Stephen Harper that he gives not a toss for these facts. Tuesday, he told us that some group called "ordinary people" didn't care about something called "the arts." His idea of "the arts" is a bunch of rich people gathering at galas whining about their grants. Well, I can count the number of moderately rich writers who live in Canada on the fingers of one hand: I'm one of them, and I'm no Warren Buffett. I don't whine about my grants because I don't get any grants. I whine about other grants - grants for young people, that may help them to turn into me, and thus pay to the federal and provincial governments the kinds of taxes I pay, and cover off the salaries of such as Mr. Harper. In fact, less than 10 per cent of writers actually make a living by their writing, however modest that living may be. They have other jobs. But people write, and want to write, and pack into creative writing classes, because they love this activity – not because they think they'll be millionaires.Every single one of those people is an "ordinary person." Mr. Harper's idea of an ordinary person is that of an envious hater without a scrap of artistic talent or creativity or curiosity, and no appreciation for anything that's attractive or beautiful. My idea of an ordinary person is quite different.Human beings are creative by nature. For millenniums we have been putting our creativity into our cultures - cultures with unique languages, architecture, religious ceremonies, dances, music, furnishings, textiles, clothing and special cuisines. "Ordinary people" pack into the cheap seats at concerts and fill theatres where operas are brought to them live. The total attendance for "the arts" in Canada in fact exceeds that for sports events. "The arts" are not a "niche interest." They are part of being human.Moreover, "ordinary people" are participants. They form book clubs and join classes of all kinds - painting, dancing, drawing, pottery, photography - for the sheer joy of it. They sing in choirs, church and other, and play in marching bands.Kids start garage bands and make their own videos and web art, and put their music on the Net, and draw their own graphic novels. "Ordinary people" have other outlets for their creativity, as well: Knitting and quilting have made comebacks; gardening is taken very seriously; the home woodworking shop is active. Add origami, costume design, egg decorating, flower arranging, and on and on ... Canadians, it seems, like making things, and they like appreciating things that are made.They show their appreciation by contributing. Canadians of all ages volunteer in vast numbers for local and city museums, for their art galleries and for countless cultural festivals - I think immediately of the Chinese New Year and the Caribana festival in Toronto, but there are so many others. Literary festivals have sprung up all over the country - volunteers set them up and provide the food, and "ordinary people" will drag their lawn chairs into a field - as in Nova Scotia's Read by the Sea - in order to listen to writers both local and national read and discuss their work. Mr. Harper has signalled that as far as he is concerned, those millions of hours of volunteer activity are a waste of time. He holds them in contempt.I suggest that considering the huge amount of energy we spend on creative activity, to be creative is "ordinary." It is an age-long and normal human characteristic: All children are born creative. It's the lack of any appreciation of these activities that is not ordinary. Mr. Harper has demonstrated that he has no knowledge of, or respect for, the capacities and interests of "ordinary people." He's the "niche interest." Not us.It's been suggested that Mr. Harper's disdain for the arts is not merely a result of ignorance or a tin ear - that it is "ideologically motivated." Now, I wonder what could be meant by that? Mr. Harper has said quite rightly that people understand we ought to keep within a budget. But his own contribution to that budget has been to heave the Liberal-generated surplus overboard so we have nothing left for a rainy day, and now, in addition, he wants to jeopardize those 600,000 arts jobs and those billions of dollars they generate for Canadians. What's the idea here? That arts jobs should not exist because artists are naughty and might not vote for Mr. Harper? That Canadians ought not to make money from the wicked arts, but only from virtuous oil? That artists don't all live in one constituency, so who cares? Or is it that the majority of those arts jobs are located in Ontario and Quebec, and Mr. Harper is peeved at those provinces, and wants to increase his ongoing gutting of Ontario - $20-billion a year of Ontario taxpayers' money going out, a dribble grudgingly allowed back in - and spank Quebec for being so disobedient as not to appreciate his magnificence? He likes punishing, so maybe the arts-squashing is part of that: Whack the Heartland.Or is it even worse? Every budding dictatorship begins by muzzling the artists, because they're a mouthy lot and they don't line up and salute very easily. Of course, you can always get some tame artists to design the uniforms and flags and the documentary about you, and so forth - the only kind of art you might need - but individual voices must be silenced, because there shall be only One Voice: Our Master's Voice. Maybe that's why Mr. Harper began by shutting down funding for our artists abroad. He didn't like the competition for media space.The Conservative caucus has already learned that lesson. Rumour has it that Mr. Harper's idea of what sort of art you should hang on your wall was signalled by his removal of all pictures of previous Conservative prime ministers from their lobby room - including John A. and Dief the Chief - and their replacement by pictures of none other than Mr. Harper himself. History, it seems, is to begin with him. In communist countries, this used to be called the Cult of Personality. Mr. Harper is a guy who - rumour has it, again - tried to disband the student union in high school and then tried the same thing in college. Destiny is calling him, the way it called Qin Shi Huang, the Chinese emperor who burnt all records of the rulers before himself. It's an impulse that's been repeated many times since, the list is very long. Tear it down and level it flat, is the common motto. Then build a big statue of yourself. Now that would be Art!Adapted from the 2008 Hurtig Lecture, to be delivered in Edmonton on Oct. 1

lundi 29 septembre 2008

Pune ça pue encore

Un des meilleurs petits plaisirs de l'Inde: un lassi à la Papaye (yogourt Nature avec de la purée de Papaye), surtout en lendemain de show, reprenant son souffle, doucement.

Hier la soirée s'est transformée en une autre réception mondaine, encore une fois ou tous avaient 50 ans et plus, sans exception. J'ai malheureusement l'impression que je devrai choisir: la musique classique, ou le fan club jeunesse. Heureusement, mes habiletés à la guitare progressent de façon constante. C'est mon seul espoir. Et j'ai au moins une chanson d'écrite déjà. Ha ha.

"Peut-être un jour viendra
Ou je marcherai sur l'eau
En attendant je laisse mes pas
Dans l'argile près des oiseaux"

Ha ha

Ces réceptions, comme beaucoup de choses dans la vie, éveillent invariablement des sentiments contradictoires. D'abord, un sentiment de répulsion envers ce luxe se présentant sous forme d'autos aux bancs de cuir ou on attrape le rhume par air climatisé (Never mind ce qu'on apprend en médecine: ma grand-mère m'assure qu'voir froid donne le rhume), ces servants hindous qui préparent la nourriture, apportent les cocktails sur des plateaux, ouvrent les portes, retiennent les chiens féroces qui gardent la propriété, le tout dans une réception parsie.

Puis, la conversation. Il y a le pire, malheureusement - À quel âge as-tu commencé, is it very cold in Canada, let me tell you about my passion for jewels, comment fais-tu pour concilier les deux, que feras-tu plus tard, tes parents doivent être fiers, etc etc. Toutes ces questions soit tellement insignifiantes et banales qu'il faut bravement retenir le soupir qui se pointe malgré nous ou le sourire narquois en coin, soit tellement profondes et existentielles, auxquelles on n'a évidemment pas les réponses, qu'on se demande par ou commencer à expliquer. Dans ces occasions, soit on invente hypocritement une réponse manufacturée sur mesure, soit on tente naivement d'expliquer comment on se sent, auquel cas on est coupé à 90% du temps par notre interlocuteur, embarrassé de notre honêteté et ne voulant pas vraiment savoir pourquoi avoir commencé médecine.

Tel est l'état du champ sur lequel se tiennent ces redoutables batailles que sont les conversations mondaines.

Et comment pourrait-il en être autrement? Des étrangers sont mis en contact de façon artificielle, tels des rats de laboratoire.

...

Il y a heureusement le meilleur aussi. Hier il a pris la forme de ce vétérinaire suisse qui expliquait l'organisation de l'élevage bovin en Inde. Imaginez: 50% des veaux sont des mâles. Or il est interdit de les tuer (légalement partout en Inde sauf au Kerala et au West Bengal, états communistes et diamétralement opposés aux extrémités sud-ouest et nord-est du pays). Or ils ne donnent pas de lait.

Ils errent donc dans les campagnes ( ou les villes), compétitionnant avec les femelles pour le fourrage! Fascinant.

Par ailleurs, ici, une grosse ferme laitière comporte 10 animaux. Prenant connaissance du fonctionnement québécois, le brave homme a utilié des termes tels que "dépassé", "antique", "mauvais", "dangereux" et même "contre-productif". Selon lui, de corder les vaches dans des fermes gigantesques sans les laisser trotter dans le champs réduit leur longévité et la qualité du lait. Il prétend qu'en Suisse, il existe de strictes lois pour le traitement adéquat des animaux et que toutes les vaches mangent ou elles veulent, quand elles veulent (désolé je ne trouve toujours pas le u accent grace).

Anyway, food for thoughts.